Le sport rend plus intelligent !

 

Un article paru dans le magazine scientifique Sport Et Vie d’avril 2008 fait le point sur l’influence de l’exercice physique et du sport sur le développement du cerveau. On savait déjà que chez le tout jeune enfant le développement des capacités du cerveau était très influencé par l’activité motrice. Les études récentes des neurobiologistes vont beaucoup plus loin. Il semblerait que l’exercice physique suffise à déclencher un phénomène appelé la neurogenèse, c’est-à-dire la formation de nouvelles cellules nerveuses. Cette découverte confirme le résultat des nombreuses études épidémiologiques, qui ont toutes démontré que les personnes qui ont pratiqué un sport durant la majeure partie de leur vie (à raison d’un minimum de deux séances par semaine) réduit de 60 % le risque de développer une maladie d’Alzheimer. Ceci est également valable pour la prévention des autres maladies mentales : de la simple dépression à la maladie de Parkinson en passant par toutes les formes de névrose et de psychose. Le psychiatre John Ratey ose même affirmer « le sport est un mélange de Prozac et de Ritaline ». (Ces deux médicaments sont parmi les plus puissants de l’industrie pharmaceutique pour traiter les maladies mentales). 
En résumé le sport développe tout : les muscles et le cerveau. Comment agit-il ? Les chercheurs suivent actuellement la piste hormonale. Lorsque l’on se livre à un exercice physique le corps sécrète une série de facteurs de croissance (en particulier les IGF) qui participent à la construction et au renforcement des muscles et des articulations. Le cerveau n’est pas en reste : on enregistre une forte concentration d’une substance indispensable à la survie et à la croissance des neurones : les BDNF (Brain-dérived Neurotrophic Factor) ces molécules permettent pendant le développement la croissance des fibres nerveuses, plus tard elle participe à la spécialisation des neurones et des synapses. Ces molécules dont la production est dopée par l’exercice physique jouent un rôle très important dans le développement du cerveau. Leur absence ou leur faible concentration entraîne inévitablement des retards de croissance. Les neurophysiologistes n’hésitent pas à dire quelles agissent comme un véritable «engrais» pour le cerveau. Ils concluent : On savait qu’une activité mentale soutenue agissait favorablement sur la concentration de BDNF, désormais il faut ajouter la pratique sportive à la liste des activités bénéfiques. Se fabriquer un cerveau performant c’est bien, mais cela ne dispense pas de l’alimenter par les études et la culture !
Voici le résultat de quelques expériences qui ont été menées sur les rats ou sur l’homme. Les chercheurs ont entraîné des rats à la course pendant plusieurs semaines jusqu’à ce que leur niveau de    BDNF monte, ils se sont ensuite livrés à diverses expériences avec des rats témoins, les premiers se sont montrés beaucoup plus débrouillards plus rapides, brefs plus performants et intelligents que les autres.
Chez l’homme on s’est aperçu que les personnes qui souffraient d’une anomalie génétique empêchant une production normale de BDNF emmagasinaient difficilement de nouvelles expériences et présentaient souvent une mémoire défectueuse.
Enfin la revue américaine  «Proceedings of  the National Academy  of Sciences» a publié les résultats d’une étude tout à fait étonnante menée sur des étudiants. Après trois mois d’entraînement intensif chez tous les sujets on a constaté la formation de nouveaux neurones. Des examens plus poussés ont permis de démontrer que cette neurogenèse était elle-même corrélée au niveau d’activité : plus le système cardio-vasculaire s’améliorait, plus importante était la  neurogenèse. Ces résultats confirment les observations faites sur les rongeurs : les souris entraînées ont deux fois et demi plus de cellules nerveuses que les souris sédentaires.

Je dédie cette information à un certain nombre de professeurs qui n’ont que mépris pour le sport et dont certains sont allés jusqu’à me dire « de toute façon le sport, c’est pas important !» alors que visiblement un peu de pratique leur aurait fait le plus grand bien. Je la dédie également à tous ceux qui pensent la même chose !

 

                                                                                       Alain Chambefort

 

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