Réponse à Amélie qui m'a interpellé à propos du sport l'après-midi pour les collégiens

 

Chère Amélie,

Fais-moi signe dès que tu seras disponible. Je viens d'avoir benjamins au téléphone il reviendra d’ici 10 à 15 jours. J'espère que nous pourrons-nous faire un petit barbecue chez moi avec un certain nombre d'anciens de ta génération.
Je suis bien entendu l'affaire des rythmes scolaires et du sport l'après-midi. L'expérimentation a déjà été menée dans les années 50 (relatée dans le livre Sport Et Santé du docteur Dancausse) par l'éducation nationale elle-même. Elle a été menée sur des classes de niveau CM1 et CM2 sur une période de deux ans. C'est-à-dire que l'on a pris sur deux classes de CE2 la moitié des élèves pour en faire une classe qui n'aurait cours que le matin et sport l'après-midi, tandis que l'autre suivrait un cursus normal. Au bout des deux années les élèves ayant sport l'après-midi étaient plus grands et plus costauds que leurs camarades de l'autres classes, ils étaient en meilleure santé (moins d'absentéisme), d'après les observations ils manifestaient plus de joie de vivre, étaient mieux dans leur peau, plus équilibrés... et, chose surprenante ils étaient meilleurs que leurs camarades sur le plan strictement scolaire. Cette expérience menée par l'éducation nationale démontrait donc la supériorité du système avec sport après-midi. Les résultats furent archivés et oubliés. (Sans doute le ministre qui l’avait commandité a dû changer et son prédécesseur ne donna aucune suite. Sous la Ve république les ministres de l'éducation nationale sont restés en moyenne un an et demi en poste). Tu vois donc que l'idée n'est pas nouvelle.
En ce qui concerne l'expérimentation actuelle et la suite que l'on pourrait y donner, je ne pense pas que l'on apporterait quelque chose aux élèves avec les professeurs d'éducation physique actuels. La plupart sont d'une incompétence totale et soumis à des dogmes stupides. Ce qu'ils font faire aux élèves est tout sauf du sport. Passer les après-midi à faire du sport sous leur direction serait une perte de temps qui n’apporterait rien. Par contre si ce temps libéré est utilisé pour pratiquer le sport en club sous la direction d'un entraîneur compétent, cela devient intéressant.
Je viens de faire un footing avec Alexandre Rousset un de mes jeunes champions (champion de département et je ne vois pas ce qui pourrait l'empêcher  d'être champion de région dans 15 jours) qui vient de prendre un 4.5 en... Danse. Pendant sept semaines ils ont cherché une chorégraphie, autrement dit, ils n'ont rien fait. D'ailleurs certains de mes élèves judokas (avec une autre prof) ayant posé la question: mais Madame ce n'est pas du sport ?! Ont provoqué la colère de celle-ci qui leur a répondu je ne suis pas professeur de sport mais professeur d'éducation physique ! Je n'en finirai pas de relater les exemples démontrant leur incompétence et leur inutilité, d'ailleurs tu en as fait l'expérience toi-même comme tous les collégiens et lycéens.
Alors, que les cours finissent plus tôt seraient formidables pour les élèves à condition qu'ils consacrent ce temps libéré à de véritables activités sportives et non pas à des simulacres. D'ailleurs les professeurs d'éducation physique avouent que le sport n'est pas leurs priorités, celles-ci étant la citoyenneté l’égalité des chances et la mixité.
En fait j'ai démarré l'expérience du sport l'après-midi avant le ministère, puisque depuis quelque temps déjà je vais chercher mes jeunes champions à la sortie du collège (certains terminent à 15:30) nous démarrons par un footing et enchaînons par une séance de judo. C'est ce que je viens de faire aujourd'hui.
Puisque tu t'intéresses au sujet sur notre site Internet à la rubrique les chroniques de l'entraîneur j'ai résumé dans un article une étude scientifique très intéressante qui démontre que la pratique sportive rend plus intelligent car elle stimule la production de certaines hormones très importantes dans le développement et le renouvellement des neurones.

Retour chroniques de l'entraîneur