Réagir : changer les comportements et les mentalités

Les plans sociaux se multiplient, les entreprises ferment ou se délocalisent, plus de mille usines ont fermé en un an, le nombre de chômeurs n'a jamais été aussi élevé et ne cesse d'augmenter. À ce rythme nous ne pourrons plus financer le chômage, les retraites, la protection sociale… Nous allons devenir le tiers-monde. Quel avenir pour les jeunes ?
Avec la mondialisation nous sommes en concurrence avec tous les pays du monde, il s'agit d'une guerre économique. Pour s'en sortir il faudrait prendre un certain nombre de mesures économiques et financières mais surtout il faudrait changer les mentalités. Il faudrait que le pays retrouve son dynamisme, son enthousiasme, son esprit d'entreprise et cela passe par l'éducation des jeunes. Il faut les stimuler, les encourager, les tirer vers le haut, reconnaître le mérite, déceler les plus doués et les pousser afin qu'ils deviennent des chercheurs, des créateurs d'entreprise… Il faudrait leurs former le caractère, en faire des battants, des gens qui n'hésitent pas à prendre des risques… C'est ce que nous avons toujours cherché à faire au club et c'est sans doute pour cela que tant de nos anciens ont si bien réussi.
Malheureusement l'école et le système éducatif font exactement le contraire. Au nom de la citoyenneté, de l'égalité des chances, de la cohésion sociale, on nivelle par le bas, on freine les plus doués, on ralentit leur progression, on les décourage. Comment ? En mélangeant bien tous les niveaux par exemple et en faisant les cours pour les moins doués. Les bons élèves s'ennuient, perdent leur temps et surtout ne sont pas amenés au niveau qu'ils mériteraient. Au lieu de former le caractère des jeunes de les stimuler en leur faisant pratiquer des sports tels que les sports de combat, le rugby, la gym acrobatique…, On les amollit avec du frisbee, de la danse, etc. et surtout en prenant bien soin de mélanger les niveaux pour qu'aucun élève, aucun groupe ne soit meilleur que les autres. Si un peu de neige est prévue, on ferme toutes les écoles préventivement, et certains professeurs en profitent pour s'absenter huit jours. Quel message leur fait-on passer ainsi ?: lorsque tu travailleras, s'il il y a un peu de neige, ou tout autre difficulté, téléphone à ton patron que tu ne peux pas prendre le risque d'aller travailler. Et par extension, d'une façon générale, ne prend jamais aucun risque et donc n'entreprend jamais rien car toute entreprise est une prise de risque. (Je me demande comment ils font dans les pays du Nord, en Russie, au Canada où ils ont de la neige une bonne partie de l'hiver ?)
Si certains veulent néanmoins entreprendre, dans quelque domaine que ce soit, c'est un tel parcours du combattant sur le plan administratif, ils vont se heurter à tellement de règlements et de fonctionnaires bornés qu'ils risquent de vite abandonner et rentrer dans le rang. S'ils persistent néanmoins et réussissent, on va s'empresser de leur confisquer une bonne partie de ce qu'ils gagnent.
Cette mentalité touche également le sport. Par exemple dans notre sport le judo la Fédération précise pour les compétitions des minimes : « contacts et échanges priment sur le résultat sportif » et également « la remise de médaille doit être discrète pour ne pas dévaloriser les perdants ». Or les compétitions minimes vont jusqu'au niveau zone, c'est-à-dire le quart de la France. Il n'est pas rare qu'un compétiteur ait parcouru plusieurs milliers de kilomètres dans sa saison pour participer aux compétitions. Et pour cela il doit s'entraîner trois, quatre ou cinq fois par semaine. Eh bien non, il ne se donne pas tout ce mal pour rencontrer d'autres judokas avec lesquels il n'a d'ailleurs que peu de rapport lorsqu'il est en compétition. Son objectif est de se surpasser, de donner le meilleur de lui-même et d'essayer de monter sur le podium. Ceci en respectant les règles, et en étant fair-play. Il n'y a aucune honte à gagner comme on voudrait le faire croire en remettant les médailles en catimini « pour ne pas dévaloriser les perdants » et il n'y a aucune honte à perdre dans une compétition sportive si l'on a fait le maximum.
Je pourrais multiplier les exemples qui montrent que nous sommes dans un « politiquement correct » qui manque de bon sens et de réalisme. L'un des derniers en date qui m'a choqué ce sont les nouvelles appellations de certains ministères : depuis longtemps le ministère de la Jeunesse et des Sports était devenu le ministère de la Cohésion Sociale mais je viens de m'apercevoir que la branche  Jeunesse et Sports est devenue : « Jeunesse et Sports et Egalité des Chances » sans commentaires !

Alain Chambefort

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