Billet d'humeur à propos d'un appel à projets de jeunesse et sports

L' U F C V viens de me transmettre un appel à projets du ministère de la cohésion sociale pour prévenir la consommation de drogue chez les jeunes (extrait ci-dessous) ceci m'a inspiré la réponse suivante

 

Vous êtes bien aimables de nous transmettre l'appel à projets de la Direction de la Cohésion Sociale (ex ministère de la Jeunesse et des Sports) pour prévenir la toxicomanie chez les jeunes. Je prends connaissance de votre e-mail alors que je suis en train d'organiser les stages de ski de février pour les jeunes de notre association. Je ne peux m'empêcher de me souvenir avec beaucoup de nostalgie du temps où notre association possédait un chalet agréé pour recevoir 35 personnes que nous entretenions nous-mêmes à peu de frais. (La commission de sécurité passait chaque année, il était parfaitement sûr). De plus l'encadrement était bénévole ce qui permettait d'organiser des séjours très peu onéreux auxquels tous les jeunes avaient accès. Et puis les bureaucrates du ministère ont changé les normes dans le courant des années 80 nous imposant des transformations impossible à financer. Nous avons donc abandonné ces locaux (qui sont en ruine maintenant). Beaucoup de petites associations ont été obligées d'en faire autant et de nombreuses structures d'accueil ont fermé à cette époque. Bien sûr sous prétexte de sécurité, les normes d'encadrement, de transport, d'alimentation etc. ont également été portées à un tel niveau que pour être en conformité cela coûte très cher.
Historiquement les stages et séjours de vacances étaient organisés par des militants souvent bénévoles à l'intention des enfants et des jeunes issus de milieux modestes dont les parents n'avaient pas les moyens de partir en vacances ou de leur faire découvrir des activités sportives ou éducatives. L'État et l'administration ont petit à petit  réglementé, légiféré et imposé des normes qui en ont fait des « des produits » très chers. Ainsi ils ne sont plus accessibles aux milieux modestes mais sont devenues un véritable bizness réservé aux classes aisées. Quel est le coût moyen d'une semaine de ski de piste dans un centre de vacances ? 
Organiser des séjours et des stages pour faire découvrir aux jeunes des activités sportives ou culturelles enthousiasmantes constituaient un excellent moyen de prévention. Le fait qu'ils ne puissent plus partir parce que c'est devenu trop cher et qu'ils restent désœuvrés dans leurs cités ou dans leurs quartiers est une des causes de la délinquance et de l'accès à la drogue.
Alors, que cette même administration, qui a cassé et stopper ce que réalisaient beaucoup d'associations vienne maintenant les relancer, je trouverais cela très amusant si ce n'était pas aussi triste !
Enfin, je ne suis pas naïf, tout cela fait vivre un grand nombre de gens à commencer par tous ces fonctionnaires (la dernière fois où j'ai été inspecté j'ai vu débarquer : l'inspecteur de la jeunesse et sports, mais aussi l'inspecteur de la DDASS, l'inspecteur des services vétérinaires....) Les organismes de formation comme l'UFCV y trouve aussi leur compte grâce au renforcement des normes d'encadrement (le directeur ne compte plus dans l'encadrement, il faut maintenant 75 % du personnel diplômé...) Aussi ce courrier n'est qu'un billet d'humeur, un coup de gueule qui me fait du bien! Et qui au mieux vous énervera un peu. N'empêche j'aimerais connaître la position de l'UFCV sur ce sujet.
Je vous souhaite néanmoins une bonne journée et vous adresse mes salutations amicales.

                                                                           Alain Chambefort

J'organise et je dirige des centres de vacances surtout à dominantes sportives depuis 1970. Malgré les normes j'arrive encore à sortir la semaine de ski de piste tout compris à 300 €. Sans toucher de subventions! mais avec quelles difficultés !

 

Envoi du Ministère de la Cohésion Sociale (ex Ministère de la Jeunesse et des Sports)

Retour croniques