Arbitrage des minimes et des benjamins

 

Vidéo 1ère partie (2mn30)

 

 

 

 

 

Vidéo 2ème partie (6mn30)

 

 

 

 

 

 

 

Alain Chambefort
61 rues des Ajoncs
69 380 Chessy
tél : 04 78 47 96 21 ou 06 73 18 56 70
e-mail : chambefort@Wanadoo.fr

 

Je m’adresse à tous mes collègues et amis professeurs du judo, arbitres, dirigeants, dont je sais qu’un grand nombre partage mon opinion. Ceci est en même temps pour moi une thérapie qui m’aidera peut-être à franchir cette passe difficile. Après 40 années d’enseignement du judo, après avoir formé de nombreux champions et une dizaine de professeurs de judo, après avoir fait partie de la CORGE, après avoir arbitré de très nombreuses années jusqu’au niveau interrégional, après avoir milité pour la FFJDA et avoir été très fier d’appartenir à cette fédération, après avoir reçu d’elle de nombreuses distinctions jusqu’aux palmes d’or des enseignants et la médaille de la jeunesse et sports, après avoir passé la plupart de mes soirées dans les dojo et la plupart des week-ends à la Maison du Judo et autres lieux d’interclubs, tout ceci dans l’enthousiasme, aujourd’hui j’accompagne mes judokas aux compétitions uniquement par devoir, sachant que je vais en ressortir un peu plus démoraliser à chaque fois. J’ai très envie de mettre fin à mon activité d’enseignant judo, la seule chose qui me retient pour l’instant et ma passion pour ce sport et l’attachement aux judokas de mon club dont je m’occupe depuis de nombreuses années.
Cette « déprime » n’est nullement due à de mauvais résultats ou à une mauvaise ambiance au club bien au contraire. Simplement je ne supporte plus la déception de mes jeunes judokas benjamins et minimes et de leurs parents lors des compétitions. Le règlement concernant ces catégories d’âges est rédigé de telle sorte que le résultat du combat ne dépend plus de la valeur du judoka mais de la chance. Il s’agit d’une sorte de loto. La même action peut-être comptabilisé ippon ou Wazari sur un tapis et être sanctionné par un shido sur le tapis voisin. Cela peut aussi avoir lieu aussi sur le même tapis à quelques instants d’intervalles. Ceci donne des combats et des résultats à ce point confus que les jeunes judokas ne comprennent rien aux décisions ce qui n’est pas étonnant car moi-même je ne les comprends pas toujours. Ainsi on peut voir des judokas totalisant des actions qui leur vaudraient des ippons, des wazari ou des Yukos  s’ils étaient cadets mais qui leur seront comptées shido et qui vont perdre le combat contre un adversaire qui n’a pas fait une attaque. Doit-on apprendre à nos jeunes judokas à ne pas attaquer pour ne pas commettre de fautes et attendre pour gagner le combat que l’adversaire en commette en attaquant ?
Au club, nous filmons la plupart des compétitions, pour le plaisir, pour analyser les combats et pour alimenter la «vidéo des ippons » sur notre site Internet. Aussi comme j’effectue le montage moi-même j’ai tout le loisir d’analyser les combats ce qui d’ailleurs renouvelle mon malaise à cette occasion. Ce que l’on y découvre est véritablement choquant, et en contradiction avec tout ce que mes maîtres m’ont appris et ce que j’essaye de transmettre à mes élèves.
Je pourrais vous prouvez tout cela par des dizaines de vidéos. Peu d’entre vous auraient le temps de les visionner. Je vous recommande juste une petite vidéo sur notre site Internet : jcvaldazergues.free.fr  il suffit aussi de faire judo Lozanne sur le moteur de recherche et cliquer sur JC Val d’Azergues. Cette vidéo s’appelle « arbitrage des minimes et des benjamins. » J’ai pris l’exemple d’un minimes qui s’investit énormément dans le judo. Il a été champion de l’Ain en 2008 et médaille de bronze en 2009. Il nourrissait les plus grands espoirs cette année et s’est entraîné quatre fois par semaine dans cette optique. Il a disputé  deux combats en région tous deux perdus par disqualification suite à une montée des pénalités en particulier contre  un adversaire qui n’a pas fait une attaque alors que lui-même aurait dû gagner ayant marqué deux wazari et plusieurs Yokos.  Sa déception, sa détresse et sa peine ne sont pas dû seulement au fait d’avoir perdu, elles sont décuplées par l’injustice. De plus ce n’est pas la première fois loin de là qu’il est victime de ce genre de choses.
Je sais qu’un grand nombre de collègues professeurs, cadres techniques, arbitres et même arbitres instructeurs partage mon analyse. Ne pourrait-on pas nous autres hommes de terrain faire entendre notre voix ?  Si l’on a commis des erreurs il n’est jamais trop tard pour les corriger.
J’aimerais pouvoir retourner un jour aux compétitions avec plaisir au lieu d’y aller à reculons. J’aimerais que nos jeunes judokas et leurs parents n’éprouvent plus à la fin d’une compétition ce sentiment d’incompréhension de frustration et d’injustice qu’ils ne ressentent pas s’ils ont été battus «à la régulière».
Le discours officiel est : chez les benjamins et les minimes on est là pour apprendre, le judo doit rester un plaisir etc. etc. je suis d’accord mais dans ce cas-là il ne faut pas organiser de compétition avec montée sur un podium et remise de médaille car les jeunes qui sont à la hauteur participent pour gagner, et s’ils sont éliminés injustement ils le prennent très mal c’est aussi simple que cela.
Les objectifs du Judo Club du Val d’Azergues qui sont maintes fois exprimées dans notre site Internet à la rubrique « chroniques de l’entraîneur » sont en gros de former le physique et le mental de nos jeunes judokas et de leur faire pratiquer du bon judo. La médaille n’étant pour nous qu’une cerise sur le gâteau.
Pour nous autres entraîneurs la médaille n’est pas le plus important mais  les jeunes benjamins et minimes vont en compétition pour faire le mieux possible ou pour gagner. S’ils ont l’impression que l’arbitrage est injuste ou s’ils ne le comprennent pas ils sont déçus et à terme ils finiront par abandonner le judo.
Chers collègues et amis, donnez-moi votre opinion sur le sujet par e-mail ou par téléphone ou lorsque nous nous rencontrerons, pour m’aider à évoluer si c’est moi qui me trompe ou pour peut-être faire évoluer les choses si nous sommes tous du même avis.
Dans l’attente du plaisir d’avoir de vos nouvelles, je vous adresse mes salutations sportives et amicales.

                                                               
Alain Chambefort  

 

 

Retour accueil