Arbitrage des benjamins et des minimes

Combat de Hugo lors du challenge Gabriel Debard

La Duchère dimanche 21 octobre 2012

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A la suite de ce combat, ce jeune garçon qui n'est âgé que de 13 ans, qui s'investit énormément dans son sport et pour son club car il vient fréquemment aider pour les cours des petits, à craqué. Une fois sorti du tapis il a éclaté en sanglots, il a enlevé et jeter sa veste et est sorti à l'extérieur. Cette attitude a causé un petit scandale car elle n'est pas admissible. Cependant tous les éducateurs savent que les adolescents sont très sensibles à l'injustice. Et là il a vraiment eu l'impression d'en être victime. Au vu du combat il semblerait que ce ne soit pas qu'une impression. Il n'a proféré aucune insulte ni aucun mauvais geste à l'égard de quiconque. (1)

Comment de tel incidents peuvent-ils se produire ? L'organisation de ce tournoi parfait à tous égards aussi bien dans l'accueil, que dans l'esprit grâce au dévouement et à la compétence de toute l'équipe du Judo Club Rhodia Vaise n'est nullement à mettre en cause. La jeune arbitre a fait de son mieux pour appliquer le règlement mais le règlement est tellement compliqué et ambigu qu'il faut une incroyable expérience d'arbitre, d'entraîneur et de compétiteurs pour espérer l'appliquer sans injustice.
C'est en effet l'ambiguïté et la complexité du règlement d'arbitrage des benjamins et des minimes qui est en cause car c'est très souvent une source d'erreurs, d'injustices et de conflits. Ainsi les Shido qui ont été attribués au judoka rouge le sont tous pour des problèmes de kumi kata, dont au moins un tout à fait à tort puisque c'était son adversaire qui aurait dû le prendre. De plus l'arbitre est tellement concentré sur les détails : prise de kumi kata qu'elle laisse passer des valeurs telles que ippon ou wazari. On constate une fois de plus que ce règlement sanctionne le judo d'attaque. Si l'attaque n'est pas parfaite au niveau de la prise de la prise de kumi kata, si elle est carrément ratée, si l'attaquant a mis les genoux à terre, chez les benjamins si emportés par son élan il tombe avec l'adversaire, ou si sa main a glissé et se retrouve trop loin derrière le cou, il va être sanctionné. Alors que celui qui n'attaque pas est rarement sanctionné pour non combativité. Tout au plus une fois pendant le combat. Ce règlement est très difficile à appliquer et la plupart des arbitres ne l'interprètent pas de la même façon en ce qui concerne les prises de kumi kata, les maquis komi… (à chaque compétition je pose la question aux arbitres : les minimes peuvent-ils prendre directement la garde haute au niveau du cou? Certains répondent oui, d'autres affirment qu'il faut d'abord saisir le revers au niveau de la clavicule avant de voir monter la main.) C'est un peu le loto selon le tapis sur lequel on se trouve. La même action peut être créditée d'une valeur (ippon, wazari ou Yuko) ou bien valoir une sanction à son auteur. Cela est très injuste et crée souvent des problèmes entre les arbitres  les coaches et les judokas. Je n'invente rien. Tous les coaches qui sont souvent en compétition ont des exemples.
(1) Les scientifiques savent maintenant que la zone du cerveau qui gère les émotions n'aura son développement achevé en particulier au niveau des connexions avec le reste du de l'encéphale que vers 20 ans. Ceci explique beaucoup du comportement parfois incompréhensible des adolescents qu'il ne faut pas juger comme des adultes.

 

Problèmes des maki komi chez les benjamins

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Voici une parfaite illustration du côté loterie de l'arbitrage des benjamins et des minimes. Dans le premier cas le jeune judoka lance un harai goshi qui est très bien exécuté sur le plan technique. Mais voilà c'est un jeune très tonique et très rapide il est emporté par son élan et tombe avec son adversaire. Le ippon est refusé et il écope d'une pénalité. Il n'y avait aucune intention de maki komi. (C'est d'ailleurs là une technique qu'il ignore complètement et qu'on ne lui a jamais enseignée). Neuf fois sur dix sur de telles attaques les compétiteurs sont emportés par leur élan et tombe avec uké, c'est de la physique (énergie cinétique). Que doit-on faire ? Interdire les compétitions aux benjamins qui sont trop toniques ? Leur interdire d'attaquer avec des mouvements de hanche ou d'épaule ? Leur demander d'attaquer doucement ? Quant à ceux qui affirment : ils n'ont qu'à rester debout, Ce sont des gens qui ne connaissent pas le judo et n'ont sans doute jamais fait de compétition.
Le deuxième judoka qui est aussi tonique, est également emporté par son élan et chute avec uké aussi fort que le premier. Le même arbitre officiel cette fois-ci accorde le ippon quelques instants après avoir pénalisé le premier judoka sur une action similaire. Qui peut y comprendre quelque chose ? Sûrement pas les compétiteurs ni leurs parents.
Depuis quelques années l'arbitrage des benjamins et minimes est soumis à un règlement extrêmement tatillon et inapplicable comme le prouvent les deux vidéos ci-dessus (je pourrais en montrer des dizaines d'autres semblables). Les décisions des arbitres sont souvent incompréhensibles et injustes. C'est une source de conflits avec les coaches, les compétiteurs et leurs parents. Notre sport gagnerait beaucoup à clarifier l'arbitrage dans ces catégories d'âge. Cet arbitrage a déjà écœuré et découragé un certain nombre de mes jeunes judokas qui se sont tournés vers d'autres activités. Serait-ce là l'une des causes de la perte pour la fédération de 20 % des effectifs minimes en une dizaine d'années ?

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