Le tirage au sort pour rentrer en fac !

Le tirage au sort pour rentrer en fac !

Plusieurs de mes judokas et judokates, passant le bac cette année, ceinture noire, athlètes de haut niveau, sportifs  exceptionnels s’entraînant quatre, voir cinq fois par semaine, compétents dans un grand nombre de disciplines sportives : le judo bien sur mais aussi la gymnastique acrobatique, la voile hauturière, la montagne, le ski, le canoë-kayak, le canyoning, l’escalade, la via ferrata… Excellents élèves avec un très bon dossier scolaire, ayant d’ailleurs pour le compte de leur lycée remporté la médaille de bronze du championnat de France excellence UNSS en lutte après avoir remporté le championnat académique et le championnat inter académique s’étaient inscrits en fac pour faire une licence STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Ces études débouchent sur le professorat d’éducation physique, les métiers d’entraîneur sportif, de coach, les métiers du commerce dans le domaine sportif ou permettent de rejoindre l’école le kinésithérapeute.

Alors que l’obtention du baccalauréat donne le droit d’accéder en fac ils n’ont pas étés acceptés car l’admission se fait par tirage au sort ! Il en est de même dans un certain nombre d’autres facs. Ils sont très déçus et moi aussi ! A quoi bon avoir du mérite, travailler, s’entraîner, avoir de bons résultats scolaires puisque dans notre société ça ne compte pas. Par un tel exemple quel message fait-on passer aux plus jeunes ?

Autrefois pour rentrer dans cette fac, il y avait un concours avec des épreuves physiques de très haut niveau. J’ai préparé pendant plusieurs années, lorsque j’étais enseignant d’éducation physique, mes élèves de terminale à présenter ce concours. Il a été supprimé car c’était injuste, on prenait les meilleurs et les nuls restaient sur le carreau !

Nous retrouvons ici une conséquence de la doctrine d’égalité des chances qui pourrit notre système scolaire depuis longtemps. (La France est très mal classée par le classement Pisa de l’OCDE). Il y a déjà de nombreuses années que nos politiques ont décidé que tous les élèves devaient avoir le même niveau. Pour cela on a créé la carte scolaire, puis l’interdiction de faire des classes de niveau, les enseignants doivent donc dans leur cours se mettre au niveau des élèves les plus en difficulté, tant pis pour les autres. On a donc été obligé de baisser considérablement le niveau des examens : brevet des collèges, baccalauréat si bien qu’ils ne signifient plus grand-chose. Dans les années 70, avec le brevet des collèges on pouvait entrer dans l’administration, les banques et l’on avait accès à de nombreux emplois. Imagine-t-on la même chose aujourd’hui ? La réforme du collège institué par notre précédente ministre de l’éducation nationale allait encore dans ce sens.

Le tirage au sort pour rentrer en fac n’est que la suite logique de cette doctrine. À quand le tirage au sort pour attribuer les diplômes professionnels ? Pourquoi pas ? On réserve déjà 35 % des places dans les grandes écoles (Sciences-po par exemple) aux élèves issus des lycées « de banlieue », sans concours.

Comme le disait un célèbre chroniqueur sur France Inter : nous vivons une époque moderne !

 

 

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