Le judo mode d’emploi
Le judo mode d'emploi.
Le judo est un sport de combat. Il est difficile techniquement. Il est difficile physiquement car le combat implique une grande dépense d'énergie. Il difficile psychologiquement car il faut affronter des adversaires. En revanche c'est un sport très complet : sur le plan physique il forme de véritables athlètes et sur le plan mental il développe le cran, la volonté, le courage mais aussi le respect de l'autre, le respect de la règle. Enfin il apporte une grande confiance en soi. C'est l'un des sports les plus riches sur le plan de ses apports éducatifs. Beaucoup d'anciens du judo club du Val d'Azergues qui avaient pratiqué à un excellent niveau ont connu des réussites exceptionnelles sur le plan professionnel grâce aux qualités acquises à travers le judo.
En revanche ce n'est pas une activité anodine tout au moins lorsqu'elle est pratiquée correctement ce qui est le cas au judo club du Val d'Azergues. Il y a beaucoup de clubs ou l'on vient prendre « un cours de judo » une deux fois par semaine et qui ne sont pas concernés par ce qui précède et ce qui suit.
On ne peut commencer à faire du vrai judo qu'à partir de sept huit ans. C'est pour cette raison que nous n'acceptons les enfants au JCVA qu'à partir de six ans. La première année étant une phase de découverte et de préparation qui ne peut pas bien sur, durer plusieurs années.
Lorsque l'on est entrée dans la vraie pratique si l'on veut que le judoka persévère il faut le faire progresser tant sur le plan technique que dans les différents domaines évoqués plus haut, et il faut qu'il ait conscience de cette progression. Pour cela deux entraînements par semaine sont nécessaires et plus si possibles.
Au JCVA le turnover est très faible pour cette raison alors qu'il est très important dans beaucoup de clubs de judo et d'autres disciplines.
Lorsque le jeune judoka souhaite faire de la compétition ce qui est incontestablement un plus pour sa progression et sa motivation, nous entrons dans une phase qui comporte des contraintes et des obligations. En effet beaucoup de nos judokas réussissent et se qualifient pour des échelons de plus en plus importants. Ils participent alors à des compétitions de haut niveau pour lesquelles il faut être parfaitement préparé et entraîné sous peine de n'y faire que de la figuration et surtout avec le risque de se blesser.
Chez les benjamins et minimes au-delà du niveau départemental il est plus que souhaitable d'avoir trois entraînements hebdomadaires. À partir de cadets c'est une obligation et l'on doit même compléter par une formation foncière et des séances de musculation. Dans le cas contraire on a peu de chances d'accéder au podium mais surtout on court le risque de se blesser. Il en est de même dans un certain nombre d'autres disciplines sportives : le rugby, la gym acrobatique, le ski…
Ces recommandations concernent, bien sur, les champions dont nous avons un fort pourcentage au JCVA. Je suis désolé d'avoir à asséner ces vérités qui dérangent j'en suis conscient, mais il faut que les judokas et surtout leurs parents assument toutes leurs responsabilités.
On ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre. C'est-à-dire des jeunes avec un physique, une personnalité et une expérience exceptionnelle dans de très nombreux domaines ce qui en fait une élite et ce qui sera un atout pour leur réussite en particulier professionnelle et n'accepter aucunes contraintes et aucuns sacrifices pour obtenir cela.
Je ne veux plus m'angoisser aux bords des tapis sachant que certains judokas ne sont pas suffisamment préparés pour ce niveau de compétition.
Je reste à votre disposition pour dialoguer et trouver des solutions.
Le responsable technique.
Alain Chambefort